mardi 25 juin 2013

Le Pouvoir, Patrick Rotman (2012)



Ce documentaire de Patrick Rotman retrace les huit premiers mois de présidence de François Hollande. Le président avait en effet autorisé le tournage de ce documentaire alors qu’il n’était encore que candidat. Patrick Rotman nous permet ainsi d’entrer au cœur de ce palais immuable et désuet que devient l’Elysée, tentant de nous décrire et peut-être de désacraliser la fonction présidentielle.

                Désacraliser le pouvoir : c’est sans doute la tentative de François Hollande par ce film. Le désacraliser pour les spectateurs, mais ne serait-ce pas aussi et avant tout pour lui ? Nous le voyons ainsi au début du film, marteler à son équipe  qu’il faut garder le contact avec le réel, ne pas se laisser dévorer par le pouvoir ou par l’historique et imposant décor de l’Elysée, narrant pour cela son propre rapport avec ce lieu lui étant presque hostile.

                Ce document qui reste très maîtrisé par François Hollande, n’apprend rien que nous ne sachions déjà sur le fonctionnement présidentiel ou sur les huit premiers mois de présidence… Il en résulte ainsi un documentaire plutôt creux jalonné d’images montrant les employés de l’Elysée. La vision de ces fonctionnaires est ce qui m’a paru le plus intéressant dans ce film.

                Il me semble en effet que la vision de ces personnes et métiers trop peu connus est la seule information nouvelle qu’apporte ce documentaire. Nous voyons ainsi des employés de l’Etat ratisser la cour de l’Elysée, balayer les feuilles d’un jardin où personne n’ira, servir un déjeuner que personne ne mangera, nettoyer les œuvres dignes de musées que personne ne regardera. Le rapport même des ministres et du corps exécutif avec ses personnes est des plus intéressants, certains s’arrêteront serrer la main à celui qui vient de leur ouvrir la porte, pour d’autres ces gens ne sont que les éternels fantômes de l’Elysée devant lesquels on passe sans un mot, sans un regard.

Eva Leture, Terminale CAV, Lycée des Arènes.

jeudi 2 mai 2013

Sous la ville, Agnieszka Holland (2011)


S’il y a bien un mot qui correspond à ce film, c’est « poignant ». Durant un peu plus de deux heures, nous sommes plongés dans les égouts polonais, où tentent de survivre des Juifs durant la seconde guerre mondiale. On assiste au quotidien difficile de ces familles qui tant bien que mal essayent de survivre dans des conditions atroces.

Ce qui est poignant c’est que le film est tiré d’un livre écrit par un survivant de ces égouts, et qu’il retrace l’histoire originale sans laisser trop de place à la fiction.

Durant le périple des diverses familles, un polonais les aide  en leur donnant à manger et quoi survivre, au péril de sa propre vie. Au début c’est pour l’argent que les Juifs lui donnent en échange, puis ensuite lorsqu’ils en ont plus c’est par bon cœur.
La réalisatrice à choisi de tourner le film en plusieurs langues : yiddish, polonais et allemand. Le fait de conserver les langues originelles pour chaque personnage donne encore plus de poids à la valeur historique du film. 

Romain Lefrançois, Terminale, Lycée des Arènes - Toulouse

La Religieuse, Guillaume Nicloux (2013)


Ce film se déroule au 18ème siècle et raconte l’histoire de Suzanne, une jeune fille qui entre adolescente dans un couvent, contre sa volonté. Ses parents lui font croire qu’elle sortira bientôt, jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’elle n’en sortira pas. Elle décide alors de lutter contre cet emprisonnement afin d’acquérir sa liberté.

Le film est très bien construit, il montre deux extrêmes : la violence et l’amour. Ce qui est réellement intéressant, c’est que même si le poids de la religion est dénoncé, la foi n’est jamais remise en question.

En effet, même si elle subit les pires douleurs, comme la maltraitance ou les tentatives d’attouchements, elle reste une croyante convaincue, et ne cesse de prier ou croire en Dieu.

L’actrice incarne parfaitement le rôle, et est très touchante. C’est un film qui m’a beaucoup intéressé, et qui peut être apprécié autant par des croyants que des non croyants. 


Romain Lefrançois, Terminale, Lycée des Arènes - Toulouse

Les amants passagers, Pedro Almodovar (2013)


Pour son 33ème film, traité sur le registre comique, Pedro Almodóvar nous mène à l'intérieur d'un avion qui s'envole vers le Mexique. Dans un semi huis-clos, il nous met face à une poignée de personnages atypiques, qui vont apprendre à se connaître autour d'un problème commun.
Avec ce film, le réalisateur et scénariste espagnol fait preuve d'une grande maîtrise du récit, avec un enchaînement des actions, une fluidité et un comique parfaitement maîtrisés.
L'enfermement avec les personnages, les pilotes et les stewards nous met au cœur de l'action et nous permet de parfaitement profiter des déboires des personnages. On regrette cependant une maladroite tentative de sortie du huis-clos avec la création d'une histoire à l'extérieur de l'avion, et en faisant communiquer les personnages au travers d'un téléphone. On s'y perd un peu. Dans ce registre, on préfèrera sans doute l'approche du huis-clos de Francis Veber dans Le Dîner de cons, que celui de Pedro Almodóvar.
Du côté de l'image, le réalisateur fait preuve d'une certaine maîtrise des couleurs. Sans exagérer le ton, le film est agréable à regarder, tant par la composition du champ, le cadrage, que par le rendu des couleurs. On se refuse ici à rentrer dans le cliché de l'image : les gros plans sont très peu présents, le caractère des personnages passant plutôt par le dialogue, et le huis-clos ne permettant pas cette aproche.
Si Almodóvar se refuse à rentrer dans l'exagération par l'image, c'est sans doute pour ne pas ajouter une certaine lourdeur à un film déjà rempli de clichés. Les stewarts, la mariée ou la voyante sont autant de personnages qui favorisent le stéréotype.
Même si le côté comique est prédominant, le film sait faire monter la tension dans les moments nécessaires, et ainsi induire un rythme qui romp naturellement avec les stéréotypes.
En bref, cette comédie portée par de nombreux clichés, avec une image élégante et une très bonne bande-son, sans être un grand film de cinéma, reste pour moi un très bon film. Certes, celui-ci ne pousse pas à la réflexion, mais permet sans aucun doute de passer un bon moment.

Théo Lopez, Première, Lycée des Arènes - Toulouse

Quartet, Dustin Hoffman ( 2013)


Avec son film Quartet, Dutin Hoffman nous plonge dans l'univers musical d'une maison de retraite uniquement composée… d'anciens musiciens. Avec une image splendide, un cadre en permanence quasi-parfait, et de somptueuses musiques, le réalisateur réussit un coup de maître en matière d'esthétique.
Côté récit, c'est tout de suite un peu plus sombre. L'histoire est pleine de rebondissements tous autant attendus les uns que les autres et les personnages bien qu'attachants, sont déprimants. On a un peu l'impression que la vision de la vieillesse se résume à celle de Dustin Hoffman — qui doit certainement se sentir un peu vieux maintenant — avec des personnages assez caricaturaux. L'humour, parfois présent, est toujours bien dosé et l'harmonie entre scènes drôles et scènes plus touchantes bien étudié.
Après un magnifique générique, on espère un film à l'image des premier plans, mais on est assez vite dérouté. On se perd rapidement dans des détails sans importance pour retomber sur des évènements plus qu'attendus, et la fin est tout aussi prévisible que l'intégralité du film.
Côté ambiance sonore, comme le veut le thème du film, la musique est omniprésente et parfois oppressante. On aimerait sans doute qu'elle soit mieux dosée et utilisée avec parcimonie. Sans parler des mouvements de caméra, qui à force d'être présents deviennent insupportables. On peut sans trop prendre de risque dire que Dustin Hoffman apprécie ces mouvements, et même un peu trop. On aurait aimé un peu plus de plans fixes pour calmer le jeu.
Malgré tout ces points faibles, on se retrouve face à un film agréable à regarder, même si certains passages sont un peu longs et souvent prévisibles. Les personnages sont pour la plupart d'entre eux attachants et les enjeux du film facilement acceptés par le spectateur.
En bref, c'est un film plein de bonnes intentions mais avec cependant quelques points plus discutables."

Théo Lopez, Première, Lycée des Arènes - Toulouse.

Au bout du conte, Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri (2013)

Quand Angès Jaoui et Jean-Pierre bacri réinventent le conte, c'est beaucoup mieux que quand  Pablo Berger redonne vie à Blanche neige dans le très moyen Blanca Nieves. Parce-que ce sont deux auteurs vraiment très doués  et qu'ils abandonnent le sociologique pour le psychologique, et ça ne leur réussit que trop. Le film est écrit avec une délicatesse et une légèreté incroyable (qui est certes beaucoup contestée par la lourdeur formelle des plans, je dirait plutôt que c'est un contraste intéressant). Ici le conte fait vivre le réalisme et le réalisme réanime le conte. L'histoire se base sur des relations intergénérationnelles, sur des superstitions et croyances en tout genre, et sur l'amour et la recherche du prince charmant. Interprété merveilleusement par une poignée d'acteurs formidables : Bacri bien sûr, qui joue dans un même temps le comique et le dramatique, et ça c'est fort ; Jaoui en fée est quand même un peu limitée dans son jeu et ses effets mais reste agréable à regarder ; Arthur Dupont (qu'on avait vu dans le très mauvais Bus Palladium) et Agathe Bonitzer sont les deux bonnes surprises du casting ; quant à Benjamin Biolay il a à la fois un charme très noir et une cruauté presque blanche, et une présence assez unique. Et dans une apparente pauvreté dans les décors et l’esthétique, Jaoui donne un rythme remarquable à son récit (cela passe par la richesse des dialogues), on se s'ennuie jamais et il y a tout de même un véritable suspens dans ces histoires d'amour, même si cela peut paraître étrange pour ce genre de film. Vraiment, c'est réjouissant.
Thibaud Fabre, Seconde, Lycée des Arènes.

vendredi 1 février 2013

Une histoire d'amour, Hélène Fillières (2011)


Ce qui m'a le plus plu dans ce film c'est l'esthétique de l'image très bien travaillée. L'histoire en elle-même se retrouve plus dans l'implicite, dans la mise en scène et dans le jeu des acteurs que dans les dialogues assez éludés. Le spectateur doit accepter de ne pas tout savoir et de ne pas tout maitriser, car la psychologie des personnages est très différente de celle que l'on peut retrouver dans d'autres films. Le sujet de l'histoire est un sujet assez difficile et traité de manière assez crue et froide. Cependant, j'ai apprécié l'originalité du film et sa manière de traiter le sujet. Dans l'ensemble ce film est très recherché et l'on remarque une très belle lumière, joliment et justement étudiée. C'est un film qui nous montre une histoire d'amour comme l'on n'en a pas l'habitude d'en parler et dont le thème reste encore tabou de nos jours.

Déjean Orlane, Terminale littéraire option cinéma-audiovisuel, Lycée des Arènes -  Toulouse